Rome, le 31 octobre 1922. Les chemises noires de Mussolini défilent dans les rues de la ville. Parmi elles, Ernesto Alvino, jeune correspondant des Pouilles pour le journal fasciste Il Popolo d’Italia, aspirant écrivain, et Ines Donati, militante, étudiante aux beaux-arts. Tous les deux ont vingt ans. Leur idéal révolutionnaire vient de triompher : le fascisme a pris Rome par la force.

Pourtant, trois jours plus tôt, les chemises noires, impuissantes, pataugeaient dans la boue devant les portes fermées de la ville et Benito Mussolini devenait Premier ministre par un habile jeu politique en coulisses. Ce n’est que bien plus tard que le Duce réécrit l’Histoire pour faire du 28 octobre, date d’une conquête militaire ratée, le jour officiel de la Marche sur Rome et de sa prise de pouvoir. Ines Donati et Ernesto Alvino ont alors été balayés. L’une par la maladie, l’autre par son propre parti, qui s’est lassé de sa fougue et de sa jeunesse.

Comment est réellement advenue la marche sur Rome ? Pourquoi l’Italie est-elle restée aussi passive, aussi complaisante, face à la montée du fascisme et à la radicalisation de sa jeunesse ? À l’occasion du centenaire de la marche sur Rome, Opération : marche sur Rome apporte un nouvel éclairage sur l’acte de naissance symbolique de la nation fasciste italienne.